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編號:111003405
書名:LES ANNEES
作者:ERNAUX ANNIE
出版社:GALLIMARD
ISBN:207077922X
條碼:9782070779222
出版年:2008
商品形式:Broch
尺寸:137-205-24 mm
重量:320
頁數:241 pages
台幣定價:1,130
Precommande 開放預購中 會員價:1,130 元 數量: 加入購物車

Prsentation de l'diteur
Au travers de photos et de souvenirs laisss par les vnements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne ressentir le passage des annes, de l'aprs-guerre aujourd'hui. En mme temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.

Rsume
 La photo en noir et blanc d'une petite fille en maillot de bain fonc, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes tendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux ferms, la tte lgrement penche, souriant. Une paisse natte brune ramene par-devant, l'autre laisse dans le dos. Tout rvle le dsir de poser comme les stars dans Cinmonde ou la publicit d'Ambre Solaire, d'chapper son corps humiliant et sans importance de petite fille. Les cuisses, plus claires, ainsi que le haut des bras, dessinent la forme d'une robe et indiquent le caractre exceptionnel, pour cette enfant, d'un sjour ou d'une sortie la mer. La plage est dserte. Au dos : aot 1949, Sotteville-sur-Mer. 
Au travers de photos et de souvenirs laisss par les vnements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne ressentir le passage des annes, de l'aprs-guerre aujourd'hui. En mme temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.

Paroles d'auteurRencontre avec Annie Ernaux

Anne Wiazemsky - Le Nouvel Observateur du 3 avril 2008

Elle ne dit jamais "je" mais "elle", "ils", "nous" et passe ainsi de l'individuel au collectif dans un mouvement si harmonieux qu'on ne le sent pas. Le lecteur, presque malgre lui, revisite sa propre memoire et s'etonne de la decouvrir si proche d'Annie Ernaux. D'un bout a l'autre de ce recit de 242 pages, l'histoire de l'auteur et l'histoire d'un monde fusionnent. Comment ne pas songer a Marcel Proust ? Lui hier, elle aujourd'hui, ont domine leur fabuleux projet et nous laissent etourdis d'admiration et de bonheur, avec une envie juvenile de vivre mieux.

Sebastien Lapaque - Le Figaro du 28 fevrier 2008

Avec ce livre tenu, tendu et apaise, qui mele l'intime a l'universel, Annie Ernaux s'inscrit dans la lignee des maitres du grand style classique le Tacite de la Vie d'Agricola, le Bossuet du Panegyrique de saint Bernard, le Chateaubriand de la Vie de Rance pour redire que ce qui passe a travers nous, par le moyen du temps qui s'ecoule, entre a la fois dans la memoire et dans l'oubli. ?Sauver quelque chose du temps ou l'on ne sera plus jamais?, ecrit Annie Ernaux a la derniere ligne de son livre a ranger dans la bibliotheque comme un vrai morceau d'histoire de France. Par la, son elan romanesque la fait remonter jusqu'a une memoire de l'oubli dont elle pressent qu'elle est non seulement la condition de possibilite du savoir, mais aussi, mais surtout celle du salut. Salut profane de ce qui merite de durer, ou salut de l'ame et de son secret pour la suite des siecles ? Peu importe. ?Ce qui compte pour elle, c'est (...) de saisir cette duree qui constitue son passage sur la terre a une epoque donnee, ce temps qu'elle a traverse, ce monde qu'elle a enregistre rien qu'en vivant.? Se souvenir et faire se souvenir : la vocation de l'artiste.

Gregoire Lemenager - Le Nouvel Observateur du 14 fevrier 2008

Depuis les annees 1940 jusqu'a nos jours, Annie Ernaux evoque ses souvenirs et ceux de toute une generation. Une impressionnante reussite...
Mais surtout, au-dela de tous ces evenements et de tous ces "marqueurs d'epoque", elle s'applique a retrouver, pour chacun des instants, la memoire qu'elle avait alors de son passe et la facon dont elle envisageait l'avenir. Rien de commun avec une recherche du temps perdu qui, desormais, "passe par le web" pour afficher sur nos ecrans "un present infini". A travers ce jeu d'allers-retours permanents dans l'epaisseur d'une vie, c'est toute ?la profondeur du temps? qui se deploie dans ?les Annees?.

Christine Rousseau - Le Monde du 8 fevrier 2008

Pour ceux qui douteraient encore de la place qu'occupe Annie Ernaux dans la litterature francaise - l'une des premieres -, on ne saurait trop conseiller la lecture de ces Annees qui s'offre, tant par l'ampleur du projet que par la tenue d'ecriture, comme une magistrale plongee dans le temps et la memoire d'une femme sur plus de soixante ans. Et aussi comme le point incandescent d'une oeuvre et d'une demarche exigeantes qui ne cessent depuis trente ans d'explorer le reel au plus pres des mots et des sensations, seuls criteres pour elle d'ecriture et de verite...
Une vie traversee d'images, de sensations et de tous les langages qui la constituent. Langage des origines et du monde paysan, du cafe-epicerie tenu par ses parents a Yvetot en Normandie ; langage scolaire et universitaire (elle a enseigne la litterature), langage politique et social... "Je ne suis faite que de cela...". Et c'est avec ce materiau sensible, visuel, oral qu'Annie Ernaux - aidee de ses journaux intimes ou d'ecriture, de photos, de films - a pu plonger litteralement en elle, s'immerger dans sa memoire plurielle pour tracer au plus juste le destin d'une femme dans l'Histoire...
Un roman total traverse de phrases seches, froides et crues que vient recouvrir une patine nouvelle. Celle du temps qui passe avec ses sensations, ses souvenirs, ses joies, ses oublis et son desir farouche de sauver. Celle d'une coulee de lumiere melancolique et grave qui fait de ces Annees l'un des plus beaux livres de cette singuliere memorialiste.

Marianne Payot - L'Express du 7 fevrier 2008

L'auteur de La Place revient avec une oeuvre qu'elle porte depuis plus de vingt ans. Une autobiographie impersonnelle et fascinante ou Annie Ernaux tient la chronique de son XXe siecle...
Les fondamentaux se dessinent. Pour cette autobiographie impersonnelle, ce sera "ils", "nous", "on", "elle", et non le "je", par trop subjectif et reducteur. Puis elle choisit l'imparfait "continu, absolu, devorant le present au fur et a mesure jusqu'a la derniere image d'une vie". Les photos d'elle-meme, dument datees, scanderont le recit et declineront, tel un revelateur, la part intime de cette femme du XXe siecle. Enfin, les repas de famille et de fete, moments de relachement mais aussi rituels repondant a des codes tres precis, accompagneront la plongee dans cette "vaste sensation collective". Le tout alimente par des milliers de notes, un journal intime et, surtout, une memoire phenomenale...
Le resultat est epoustouflant. 1940-2007 : la vie s'egrene, proteiforme, en autant de sequences que d'images. Au temps d'avant raconte (les guerres, la faim, le rutabaga, Petain), succede celui d'hier, vecu, subi, jamais sublime - elle n'apprecie guere le mot "passe".

Philippe Lancon - Liberation du 7 fevrier 2008

Nous avons eu des vies, mais elles n'existent plus. Ou alors, d'autres les ont vecues. Il parait que ces autres, c'etaient nous : ceux qu'on voit sur les vieilles photos, ceux qu'on lit dans des carnets intimes, ceux qui reviennent par eclairs ou en reve. Mais c'est faux. Ceux que nous fumes ont disparu, tres vite. Cependant ils nous forment, ils demeurent. Comment les retrouver et les unir dans le flux qui nous fait ? Vieille question d'ecrivain ; la seule, peut-etre : lier le vivant et les morts qu'on est...
Selon l'age qu'on a, ses preuves sont plus ou moins les notres : soit on les imagine, soit on les retrouve. La zone neutre et severe qu'elle etablit - une sorte d'elegie armee - fait en tout cas qu'on les partage. Mai 68 est, dans ce grand travelling intime et impersonnel, l'un parce que l'autre et vice versa, un moment cle : celui d'une femme qui s'eloigne de la jeunesse, au moment ou la vie en commun semble enfin devoir etre bouleversee et pensee par tous et chacun...
Cela fait d'elle un ecrivain particulier, puisqu'elle travaille la memoire dans une societe qui vit de l'effacer.

Sabine Audrerie - La Croix du 6 fevrier 2008

Annie Ernaux a retrace soixante annees de vie francaise a travers un autoportrait guide par des photos et des souvenirs, faisant de l'intime un acte collectif et litteraire. Pendant pres de cinquante ans, Annie Ernaux a tenu son journal, y livrant ses doutes et ses aspirations. Pourtant, ce n'est pas ce texte qu'elle publie aujourd'hui, mais, si elle s'y appuie, un recit neuf, retour chronologique sur sa vie, d'enfant, de femme, de citoyenne ou de mere. Une vie francaise recomposee par une memoire forcement subjective qu'elle s'essaie a tromper, preferant aux souvenirs anachroniques la recherche de ses ressentis d'alors...
Rien ne ment chez Annie Ernaux, ni le fond ni l'ecriture. A plusieurs reprises, elle confie au lecteur ses doutes sur la faisabilite de ce livre. De cet exercice en clair-obscur, elle a assurement triomphe, livrant l'autobiographie d'une epoque, ?une coulee de lumiere et d'ombre sur des visages?.

Nathalie Crom - Telerama du 6 fevrier 2008

Aux debats incessants sur les vertus et les impasses de l'autofiction, Annie Ernaux n'a jamais mele sa voix. Un silence qui n'est pas de mepris, mais une facon simple de signifier que ce n'est pas en ces termes que, pour l'ecrivain qu'elle est, les choses se jouent. Et ce d'autant moins depuis que le genre autofictionnel en est venu a servir d'alibi trop commode aux epanchements narcissiques les moins necessaires, les plus complaisants. La n'est vraiment pas la posture d'Annie Ernaux - sa rigueur, son ascetisme n'ont rien a faire de ces deballages intimistes...
Considere a l'aune de cette reflexion - de l'ecriture envisagee comme un don, une mise a disposition et un depassement de soi, une volontaire et radicale "dissolution dans la tete et la vie des autres" -, Les Annees s'offre a lire comme un aboutissement stupefiant. Ce grand et beau livre, eblouissant de maitrise, ecrit a l'imparfait et ou le "je" a cede place a la troisieme personne du singulier, Annie Ernaux le portait depuis longtemps, confie-t-elle dans les ultimes pages, ou elle le definit comme l'?autobiographie impersonnelle? vers laquelle elle tendait.