Il y a bientôt 10 ans, je vivais à Taïwan et, même si je n’y ai vécu que 4 petites années, une partie de mon cœur est resté là-bas. Je me remémore souvent avec une pointe de nostalgie ma vie à Taïpei, mes amis Taïwanais et, bien sûr, l’étonnante cuisine Taïwanaise. Même en Chine où j‘ai vécu plusieurs années, je n’ai jamais retrouvé la saveur des restaurants de Taïpei ; ni ces petits en-cas délicieux vendus à chaque coin de rue : Xiaolongbao (bouchée vapeur au bœuf), Luobogao (gâteau de radis gris), Congyoubing (galette frite à la ciboule)…
A présent, de retour à Paris, je retrouve souvent mes amies Taïwanaises autour d’un déjeuner. A tour de rôle nous proposons un nouveau restaurant dans lequel évoquer notre amour de Taïwan et tester de nouvelles cuisines asiatiques. Un jour l’une d’entre nous proposa cette Taïwanaise vivant près de Paris et qui pouvait préparer spécialement pour nous une authentique cuisine de famille. Il nous suffisait de réunir 6 personnes et nous pourrions même choisir nos plats préférés. Nous étions toutes très enthousiastes…
A peine arrivée chez Su-Chiung, j’ai été transportée plusieurs années en arrière aux jours heureux où, à Taïpei, les patrons des petits restaurants nous accueillaient si chaleureusement. Mais ce n’est que lorsque les plats sont arrivés que j’ai été vraiment bluffée: enfin j’étais là-bas !
Par la suite, je décidais d’offrir à mes parents -férus de cuisine et qui gardaient de merveilleux souvenirs de nos repas Taïwanais- un cours de cuisine chez Su-Chiung. Je pensais juste leur faire plaisir mais j’y ai finalement moi aussi appris quelques « tours de main » que je ne connaissais pas, sans parler du plaisir de ce moment si convivial.
La plupart des français ne connaissent pas Taïwan et encore moins la cuisine Taïwanaise. Ils imaginent que c’est comme ce que l’on trouve dans n’importe quel restaurant chinois. La différence est pourtant énorme et, notamment d’un point de vue diététique : les taïwanais utilisent beaucoup moins d’huile et choisissent plus soigneusement leurs ingrédients. Je suis convaincue que ce livre participera à faire connaître plus largement les particularités de cette cuisine délicieuse. J’encourage néanmoins chacun des lecteurs à assister à l’un des cours de Su-Chiung car ils pourront non seulement se régaler mais aussi glaner quelques trucs indispensables à la réussite de toute cuisine asiatique. Saviez-vous par exemple que si l’on veut débarrasser les crevettes de toute trace de pollution, il faut ajouter de la farine à l’eau de rinçage ?
Assez parlé ! Je vous laisse apprécier par vous-même…
Karine Chambolle 夏凱妮
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