"Ne décrivant ni ne définissant, le haïku (j'appelle ainsi finalement tout trait discontinu, tout. événement de la vie japonaise, tel qu'il s'offre à ma lecture), le haïku s'amincit jusqu'à la pure et seule désignation. C'est cela, c'est ainsi, dit le haïku, c'est tel. Ou mieux encore : Tel dit-il, d'une touche si instantanée et si courte (sans vibration ni reprise) que la copule y apparaîtrait encore de trop, comme le remords d'une définition interdite, à jamais éloignée. Le sens n'y est qu'un flash, une griffure de lumière."
(→ L'empire des signes, Points Edition.)
L'auteur considère le Japon comme le pays de l'écriture, celui où il a rencontré le travail du signe le plus proche de ses convictions et de ses fantasmes et le plus éloigné de la sémiocratie occidentale. Il évoque les signes à travers la ville, le magasin, le théâtre, la politesse, les jardins, la violence, les gestes, la nourriture, les poèmes, etc.