La violence, c’est dans la toute petite enfance que cela se prévient. C’est ce qu’explique Danielle Dalloz, psychanalyste spécialisée dans les tout-petits, formée par Françoise Dolto. Il ne suffit pas de revenir aux règles de discipline avec les enfants comme on le prêche de toutes parts, même s’il est très important de donner un cadre aux enfants et de leur apprendre la loi. Il faut aussi s’interroger sur la manière dont la violence est induite par celle, institutionnelle, faite aux enfants dès l’accueil à la maternité, puis avec les rythmes qu’on impose aux bébés. S’ajoute ensuite la pression de l’entrée à deux ans à l’école maternelle qui ne dispose pas du personnel pour cet âge-là. C’est toute une organisation qui ne tient pas compte des besoins du tout-petit, et du fait qu’il n’est pas en mesure de faire face à ce qu’on lui demande trop tôt et au stress qu’on lui fait subir. Insécurisé profondément, il réagit par la dépression ou la violence. Vigoureux par le ton et par le propos, ce livre nous invite à nous interroger sur le respect que nous avons pour l’enfant et ses véritables besoins, pour ses rythmes différents des nôtres alors que nous lui demandons de s’y plier. En effet, dit l’auteur, la violence subie dans la petite-enfance se retrouve agie à l’adolescence. Respecté dans ses besoins de petite-personne, il aura une sécurité de base suffisante qui lui permettra de respecter autrui à son tour.