Jean-Pierre Barillet-Deschamps (1824-1873), premier Jardinier en chef du Service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris, est l'auteur de l'aménagement paysager de la capitale au moment de sa transformation par le préfet Haussmann. Transformant notamment les bois de Boulogne et de Vincennes, le parc Monceau, réalisant le parc des Buttes-Chaumont, il inaugure un nouveau type de jardin, caractérisé par les vallonnements, les formes sinueuses des allées et des pelouses, la richesse de la décoration végétale, qui exalte la modernité du Second Empire et de la bourgeoisie, nouvelle classe dominante. Les jardins parisiens se font le reflet de la société, de ses désirs, principes et valeurs ; ils révèlent en même temps ses faiblesses et ses contradictions. Image fidèle de la bourgeoisie parisienne, le nouveau jardin est diversement accueilli dans les pays où il est exporté : en province, à Lille, Marseille, Avignon, Hyères, ainsi qu'à l'étranger : Genève, Milan, Turin, Vienne et Le Caire. Le jardin parisien du Second Empire caractérisera l'art des jardins du XIXe siècle et marquera de son empreinte la plupart des réalisations paysagères du XXe siècle.
LE PARFUM DES FORETS - L'HOMME ET L'ARBRE, UN LIEN MILLENAIREA l’heure où la destruction des forêts suscite les plus vives inquiétudes, souvenons-nous que l’humanité et les arbres ont toujours formé un duo vital. Amoureux des forêts qu’il arpente depuis l’enfance, Dominique Roques évoque avec une lucidité sensible la magie de ses rencontres avec plusieurs grandes espèces d’arbres, tout en mettant en lumière les contradictions d’une économie essentielle à l’humanité.
Car les humains ont grandi parmi les arbres et grâce à eux. Depuis l’invention de la hache, le même paradoxe est à l’œuvre : en coupant du bois, la population se sédentarise et abat toujours plus d’arbres. De sorte qu’en un peu plus d’un siècle, nous avons coupé la moitié des forêts de la planète. Une accélération mortifère.
Bucheron, sourceur, grand voyageur, à travers le fil conducteur du parfum, omniprésent de la cime des pins aux fumées du charbon de bois, Dominique Roques restitue magistralement le destin de forêts exceptionnelles. Les mythiques cèdres du Liban, qui servirent à ériger le temple de Salomon. Les hêtres d’Europe, symboles de mystère et de danger, abattus pour faire reculer le monde sauvage. Les séquoias géants de Californie, décimés par l’arrivée de la mécanisation, qui firent naître la conscience écologique américaine. Ou encore le gaïac bleu, bois saint du Paraguay, refuge des populations guarani. Autant d’histoires fabuleuses et souvent tragiques.
Tout sépare l’arbre, programmé pour une forme d’éternité, et l’homme, sur terre un court instant. Des Gingko ont survécu à Hiroshima, Tchernobyl est aujourd’hui densément boisé : quoiqu’il leur arrive, coupées, brûlées, les forêts repoussent, tissant inlassablement ce que nous déchirons. Mais en abîmant les arbres, c’est nous-même que nous mettons en péril.
Aussi, à la suite du Giono de L’homme qui plantait des arbres, ce récit d’une écriture magnifique appelle à protéger, restaurer et replanter les forêts sauvages. Si la nature a besoin de nous, nous avons encore plus besoin d’elle. Il y a urgence. Réconcilions-nous avec ce dernier refuge contre le bruit et la fureur des hommes.1,050/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2405001928687
LES ORIGINES ANIMALES DE LA CULTUREL'éthologie contemporaine a opéré une révolution majeure dont on n'a pas encore pris la mesure. Les représentations classiques de l'animal ne sont plus tenables : l'opposition entre nature et culture ne suffit plus à rendre compte de la différence qui sépare l'homme de l'animal. Une véritable ethnologie est désormais nécessaire pour comprendre de nombreuses sociétés animales comme celles des chimpanzés, des éléphants ou de certains mammifères marins. Réexaminant les notions d'outil, de communication, de rationalité, Dominique Lestel montre que les comportements culturels ne constituent pas une rupture propre à l'humain, mais qu'ils émergent progressivement dans l'histoire du vivant. Il suggère par ailleurs que certains animaux doivent être considérés comme d'authentiques sujets dotés d'une histoire, d'une conscience de soi et de représentations complexes. Autant dire que le statut de l'humain doit être repensé de façon radicale : c'est là une des questions majeures du XXIe siècle.
LES ANIMAUX SONT-ILS INTELLIGENTS?Les animaux sont-ils intelligents? Si la réponse paraît évidente, pourquoi attendit-on le XXe siècle pour reconnaître que les animaux étaient loin d'être bêtes? Qu'est-ce que l'intelligence animale? Comment l'étudier? Certaines espèces sont-elles plus intelligentes que d'autres? Certains animaux plus que d'autres? Jusqu'où comparer intelligence animale et intelligence humaine? Tout en nous narrant les principales étapes de la révolution éthologiste qui rompit avec la représentation de l'animal comme petite machine dépourvue d'intelligence, Dominique Lestel nous donne à réfléchir sur les rapports ambigus que nous entretenons avec la notion d'intelligence.280/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2404291380002
APOLOGIE DU CARNIVOREVous aimez manger de la viande et vous en avez assez de vous entendre accuser par les végétariens de mépriser les animaux? Ce livre est fait pour vous. Dans cet essai mordant, Dominique Lestel pousse le raisonnement des végétariens « éthiques » à l’extrême. Loin de remettre en cause l’empathie pour l’animal, essentielle à notre humanité même, il montre que le carnivore est en fait plus proche de l’animal qu’aucun végétarien ne le sera jamais. Pourquoi ? Parce qu’en mangeant de la viande il assume sa propre nature animale, quand le végétarien manifeste, lui, le désir de supprimer l’animalité et de réactiver le statut d’exception accordé à l’humain. Cet éloge du carnivore à contre-courant du discours dominant n’empêche pas le philosophe de reconnaître l’urgence éthique d’aujourd’hui : ce n’est pas l’abolition de la consommation de viande qu’il faut obtenir, mais celle des élevages industriels intensifs, véritable ignominie des temps modernes. Et il appelle végétariens et carnivores à s’unir dans ce combat.
Dominique Lestel construit depuis plus de quinze ans une anthropologie philosophique écologique qui pense l’homme au milieu des autres êtres vivants et non contre eux. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Les Origines animales de la culture (Flammarion, 2001), L’Animal singulier (Seuil, 2004), L’animal est l’avenir de l’homme (Fayard, 2010) et, avec T. Bardini, Voyage au bout de l’espèce (Dis voir, 2010).