Le livre de Patrick Zylberman met en lumière le paradoxe du vaccin : quand il fait défaut, sa nécessité est évidente parce que les gens meurent ; quand on en dispose, certains en ont plus peur que de la maladie dont il protège, et partent en croisade… contre la vaccination. Si la variole a disparu, si on ne meurt plus de varicelle ou de coqueluche, c’est grâce au vaccin, l’atout majeur contre les maladies infectieuses. Qu’on l’oublie, et elles reviennent : la rougeole tue dès qu’on baisse la garde. Or, quand les épidémies sont loin, tout se passe comme si, en s’interposant entre nous et la menace qu’il rend anodine, le vaccin devenait lui-même menaçant et focalisait les craintes. Dangereux et liberticide, le vaccin ? Le Covid-19 nous rappelle surtout à quel point, sans lui, nous sommes désarmés. Cet ouvrage analyse les raisons du vaccino-scepticisme. Il étudie les mouvements anti-vaccin, leur histoire, leurs arguments, leur influence sur l’opinion et les réactions de l’État lors des crises sanitaires – variole, rougeole, SRAS, H1N1, Covid-19. Son diagnostic doit réveiller les consciences : « La gouvernance scientifique des démocraties de participation apparaît de moins en moins capable de dominer les conflits entre […] la légitimité démocratique et la légitimité scientifique. » Un livre précieux pour comprendre les enjeux du vaccin, confronter la rumeur aux faits, et rappeler à quel point la vaccination est vitale. Parce qu’elle me protège moi et les autres, elle a une dimension éthique – dont le Covid-19 souligne l’acuité. Patrick Zylberman est historien de la santé, professeur émérite à l’École des hautes études en santé publique, ancien membre de la commission des maladies transmissibles du Haut Conseil de la santé publique et cofondateur du Séminaire du Val-de-Grâce sur les maladies infectieuses émergentes.
HYBRIDES - TRANSPLANTER DES ORGANES DE L'ANIMAL A L'HUMAINLa xénogreffe peut-elle vraiment constituer une solution face à la pénurie du don d'organes ? Est-il éthiquement possible de considérer les animaux comme un réservoir infini d'organes pour l'espèce humaine ? Ces pratiques ne vont-elles pas durablement brouiller les frontières entre espèces ? 1910, Paris : greffe de testicules de grands singes sur des hommes pour revitaliser la société. 1963, Louisiane : transplantation d'un rein de chimpanzé chez un patient afro-américain faute de dialyse possible. 1984, Californie : greffe d'un cœur de babouin chez un nouveau-né de 10 jours souffrant d'une anomalie congénitale.
Dans ces trois cas, les expérimentations de xénogreffes se sont soldées par des échecs. Ce geste chirurgical et thérapeutique, non content d'apparaître bien souvent comme inefficace, soulève par ailleurs un certain nombre d'interrogations : peut-on sous prétexte de soigner, mélanger à ce point humains et animaux ? La xénogreffe peut-elle vraiment constituer une solution face à la pénurie d'organes humains ? Les animaux peuvent-ils être considérés comme des réservoirs d'organes ? Revenant sur la pratique des chirurgiens-expérimentateurs tout au long du XXe siècle, Catherine Rémy essaie ainsi de comprendre leurs motivations : cherchent-ils seulement à soigner, ou bien à régénérer voire à transformer l'espèce humaine ? Les échecs successifs, réactions et résistances que la xénogreffe a suscités expliquent pourquoi elle continue d'inquiéter aujourd'hui. À travers une double enquête – historique et ethnographique, au sein d'un laboratoire expérimental toujours actif – Catherine Rémy nous introduit à cette pratique, promise à un bel avenir, et à ses praticiens.1,380/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2410001993099
LE CARE AU COEUR DE LA PANDEMIELa pandémie de COVID-19 témoigne à vif comment, dans nos sociétés modernes, les liens sociaux ont été fragilisés en mettant à nu la vulnérabilité de tous, de chacun et chacune. Nous avons aussi découvert collectivement comment le care, entendu dans l’un de ses sens, celui du prendre soin, était au cœur de tous nos liens sociaux et qu’il tissait la trame de notre société. Tout à coup, certains travailleurs essentiels, qui étaient souvent des travailleuses essentielles, sont devenues visibles et, parfois, reconnues. De nombreuses personnes, en revanche, se sont retrouvées dans des situations d’extrême vulnérabilité. Certaines institutions essentielles se sont avérées fragiles ou dysfonctionnelles. Pour faire face à ces ébranlements sociaux profonds, les gouvernements occidentaux se sont souvent tournés vers un techno-solutionnisme numérique et ils ont fait usage d’une rhétorique guerrière se voulant mobilisatrice. Cet ouvrage explore les facettes de ces vulnérabilités individuelle, collective et institutionnelle qui se sont manifestées pendant la pandémie. Il met en évidence comment le care, qui ne se limite pas à sa dimension de prendre soin, est à la fois ce qui nous a permis de tenir ensemble, mais aussi ce à quoi nous tenons. Les textes réunis interrogent à partir de la théorie du care différents enjeux cruciaux de la pandémie, en particulier, la crise de la responsabilité et de la démocratie, l’invisibilité du travail des femmes et des immigrants et immigrantes, la gestion des risques et les solutions numériques, le prendre soin face à la mort, la résilience collective.
LE DERNIER SOUFFLE - ACCOMPAGNER LA FIN DE VIE"Au Docteur Grange,Le dernier HOMME que j'aurai rencontré dans ma vie.Je suis arrivé dans son hôpital déjà serein, mais peut-être encore troublé. Dès les premiers mots, il a su me rappeler les termes - ou plutôt le terme - de la condition humaine, avec assez de délicatesse pour que je retrouve immédiatement ma joie de vivre, si courte que l'on puisse en fixer l'échéance.Obtenir des malades qu'ils meurent joyeux parce que confiants n'est pas donné à tout le monde. Demandez-lui le secret, il le possède."Pierre Sanguinetti 750/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312271890001