Balzac est, certes, un grand romancier du réel, mais quel réel ? Celui du père Goriot, le « Christ de la paternité », de Lucien de Rubempré, ange déchu, ou d’Eugénie Grandet, sainte laïque ? Portraits, descriptions, fresques sociales, exposés d’opérations financières complexes l’ont fait classer comme « réaliste », alors que c’est un analyste des passions, un philosophe et un moraliste qui a posé la grande question du Bien et du Mal. Ses personnages, si vrais dans les détails, sont des types, des idées ou des sentiments incarnés, versions mythifiées d’une architecture de fantasmes : artistes tourmentés, chercheurs d’Absolu, « martyrs ignorés », autant d’images idéalisées ou masochistes de lui-même. Il pratique les genres bibliques ou les modèles canoniques de l’hagiographie et croit, comme la Kabbale, Leibniz ou Nietzsche, à l’existence d’une substance unique, diversifiée pour former la nature, les espèces animales et humaines. La pensée – exorbitante dépense de cette énergie –, peut être raisonnante ou intuitive dans certaines expériences limites comme l’amour, la prière, ou la création artistique. Par ces thèmes cruciaux, La Comédie humaine pourrait bien annoncer la représentation que donnent aujourd’hui les neurosciences du monde physique, non plus descriptive, mais prédictive, non plus matérialiste, mais spiritualiste.
BULLETIN DE LA SOCIETE INTERNATIONALE DES AMIS DE MONTAIGNE - 2012 - 1, N 55Kjersti BALE, « De la pensée morale dans "Des cannibales" de Michel de Montaigne » - Ali BENMAKHLOUF, « Montaigne. Être, croire, construire » - Jaume CASALS, « La mort de La Boétie » - Kirsti SELLEVOLD et Terence CAVE, « Du cheval échappé à la vigilance épistémique : trouver [que] dans les Essais » - Sylvia GIOCANTI, « Un scepticisme sans tranquillité ? » - Olivier GUERRIER, « "La plume au vent" : l'errance réfléchie » - Patrick HOCHART, « "Le service des dames" » - George HOFFMAN, « Montaigne's Lost Years » - Michel JEANNERET, « Naturaliser l'art ? » - Ullrich LANGER, « Montaigne, le "sublime" et la provocation lyrique » - Christophe LITWIN, « La présomption et la jouissance loyale de soi » - John D. LYONS, « Éthique de la peur » - Mary MCKINLEY, « La palinodie de Montaigne : "De l'yvrongnerie" » - John O'BRIEN, « Le magistrat comme philosophe : La Roche Flavin, lecteur de Montaigne et de Charron » - Nicola PANICHI, « Deus nudus est / Io temo che sia tutto vestito ! Nietzsche legge Montaigne » - François ROUSSEL, « "Désapprendre le mal" » - Bernard SÈVE, « Ménager le fortuit » - André TOURNON, « Coupez ! Ceci n'est pas un article » - Alain LEGROS, « De l'édition des manuscrits de Montaigne : transcrire, régulariser, traduire, moderniser. Réponse à André Tournon et questions »1,490/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2408001962279
UNE HISTOIRE DE LA LECTURE - ILLUSTRATIONS, NOIR ET BLANCParti à la recherche des raisons qui ont fait aimer le livre, Alberto Manguel propose un étonnant récit de voyage à travers le temps et l’espace, dont chaque étape lui est occasion de détours, de visites, de réflexions profondes et d’anecdotes réjouissantes. Célébration heureuse de la plus civilisée des passions humaines, cette histoire écrite du côté du plaisir et de la gourmandise se lit comme un véritable roman d’aventures.580/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2408001961121
Ce volume, consacré à la philosophie dans l’oeuvre de Sade, se propose de considérer plus particulièrement le rapport entre roman et philosophie chez Sade, et d’examiner la manière très particulière dont il s’inscrit dans l’histoire du roman à ambition philosophique.720/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2407001955523