1931, l’Exposition coloniale. Quelques jours avant l’inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d’une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d’un coup. Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l’intérêt du public, veut bien prêter les siens, mais en échange d’autant de Canaques. Qu’à cela ne tienne ?! Les "cannibales" seront expédiés. Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l’intrigue sur fond du Paris des années trente – ses mentalités, l’univers étrange de l’exposition – tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie. Le second récit commence au moment où Gocéné, le héros de Cannibale, pose le pied sur le sol de la "métropole", trois quarts de siècle après son premier séjour forcé lors de l’Exposition coloniale. Il sait seulement qu’il est venu pour honorer un engagement. Et si, à ce moment précis, on lui posait la question de savoir ce qu’il compte faire à Paris, il répondrait qu’il vient chercher un frère canaque dont la trace s’est perdue cent vingt-quatre ans plus tôt, et qu’il compte bien le ramener parmi les siens. Le Retour d’Ataï se penche sur les exactions de la politique colonialiste, tandis qu’apparaissent en écho les luttes tragiques pour la libération, durant les années quatre-vingt. Aux côtés du héros, le lecteur découvre une fois encore comment la réalité historique prend parfois de surprenantes allures de fiction.