« Je ne vois par le monde que les gens portant capuce. Chacun vole se faire frère, chacun veut le capuce. Après qu'ils ont joue leur argent, vidé leur bourse, quand le pain manque dans la corbeille et le vin dans le baril, ils se ruent chez les frères, et on leur donne aussitôt le capuce. Ils ont partout ces frères, partout, ces capuces : on ne sait pas qui ils sont, et nul n’arrive à distinguer tant de formes et tant de couleurs de robes. Il en est de bleu foncé, de noirs et de bruns, des blancs, des roux, des gris et des cendrés. Telle est à tout bout de champ la variété de ces frères, que je distingue mal qui est du Christ, et qui est de Mahomet. Autant d’étoiles au ciel, de feuilles dans les forêts, autant de règles chez les frères, autant de capuces. Si je voyage par voie de terre, je vois des capuces. Je regarde les places d’armes, j’y vois des capuces. J’entre sur la place, dans une barque, à la taverne, aussitôt devant mes yeux je vois quelque capuce. Je ne vois par les rues que capuces trotter. » (Baldus VIII, 475-494.)
Mario Chiesa est professeur de littérature italienne à la faculté de langues et littératures étrangères de l’Université de Turin.
Gérard Genot et Paul Larivaille sont professeurs émérites à l’Université de Paris X – Nanterre.
BULLETIN DE LA SOCIETE INTERNATIONALE DES AMIS DE MONTAIGNE - 2012 - 1, N 55Kjersti BALE, « De la pensée morale dans "Des cannibales" de Michel de Montaigne » - Ali BENMAKHLOUF, « Montaigne. Être, croire, construire » - Jaume CASALS, « La mort de La Boétie » - Kirsti SELLEVOLD et Terence CAVE, « Du cheval échappé à la vigilance épistémique : trouver [que] dans les Essais » - Sylvia GIOCANTI, « Un scepticisme sans tranquillité ? » - Olivier GUERRIER, « "La plume au vent" : l'errance réfléchie » - Patrick HOCHART, « "Le service des dames" » - George HOFFMAN, « Montaigne's Lost Years » - Michel JEANNERET, « Naturaliser l'art ? » - Ullrich LANGER, « Montaigne, le "sublime" et la provocation lyrique » - Christophe LITWIN, « La présomption et la jouissance loyale de soi » - John D. LYONS, « Éthique de la peur » - Mary MCKINLEY, « La palinodie de Montaigne : "De l'yvrongnerie" » - John O'BRIEN, « Le magistrat comme philosophe : La Roche Flavin, lecteur de Montaigne et de Charron » - Nicola PANICHI, « Deus nudus est / Io temo che sia tutto vestito ! Nietzsche legge Montaigne » - François ROUSSEL, « "Désapprendre le mal" » - Bernard SÈVE, « Ménager le fortuit » - André TOURNON, « Coupez ! Ceci n'est pas un article » - Alain LEGROS, « De l'édition des manuscrits de Montaigne : transcrire, régulariser, traduire, moderniser. Réponse à André Tournon et questions »1,490/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2408001962279
UNE HISTOIRE DE LA LECTURE - ILLUSTRATIONS, NOIR ET BLANCParti à la recherche des raisons qui ont fait aimer le livre, Alberto Manguel propose un étonnant récit de voyage à travers le temps et l’espace, dont chaque étape lui est occasion de détours, de visites, de réflexions profondes et d’anecdotes réjouissantes. Célébration heureuse de la plus civilisée des passions humaines, cette histoire écrite du côté du plaisir et de la gourmandise se lit comme un véritable roman d’aventures.580/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2408001961121
Ce volume, consacré à la philosophie dans l’oeuvre de Sade, se propose de considérer plus particulièrement le rapport entre roman et philosophie chez Sade, et d’examiner la manière très particulière dont il s’inscrit dans l’histoire du roman à ambition philosophique.720/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2407001955523