Ces 12 magnifiques planches sont tirées d'un ensemble de photochromes de la Detroit Photographic Company, qui, devenue Detroit Publishing Company en 1905, a acheté à la fin des années 1890 les droits d’utilisation du procédé Photochrom, breveté en Suisse dix ans auparavant : variante de la chromolithographie, il permet à partir d’un film noir et blanc de coloriser et retoucher une image par transfert sur plaques lithographiques, une par couleur. Profitant du Private Mailing Card Act du Congrès américain en 1898, qui accorde aux cartes postales un affranchissement de 1 cent, contre 2 cents pour les lettres, la société inonde le marché national puis mondial : 40 000 négatifs travaillés par 40 artisans, 7 millions de photochromes produits chaque année, et des bureaux à New York, Los Angeles, Londres et Zurich. À Paris comme ailleurs, les preneurs de vues restent anonymes, mais ils nous font admirer ici tous les lieux prestigieux de la capitale (Versailles compris), en y ajoutant la grande roue de l’avenue de Suffren et le palais de l’Électricité du Champ-de-Mars, clous de l’Exposition universelle de 1900, comme la tour Eiffel l’avait été de celle de 1889.
Ces 12 magnifiques planches sont tirées d'un ensemble de photochromes de la Detroit Photographic Company, qui, devenue Detroit Publishing Company en 1905, a acheté à la fin des années 1890 les droits d’utilisation du procédé Photochrom, breveté en Suisse dix ans auparavant : variante de la chromolithographie, il permet à partir d’un film noir et blanc de coloriser et retoucher une image par transfert sur plaques lithographiques, une par couleur. Profitant du Private Mailing Card Act du Congrès américain en 1898, qui accorde aux cartes postales un affranchissement de 1 cent, contre 2 cents pour les lettres, la société inonde le marché national puis mondial : 40 000 négatifs travaillés par 40 artisans, 7 millions de photochromes produits chaque année, et des bureaux à New York, Los Angeles, Londres et Zurich. À Paris comme ailleurs, les preneurs de vues restent anonymes, mais ils nous font admirer ici tous les lieux prestigieux de la capitale (Versailles compris), en y ajoutant la grande roue de l’avenue de Suffren et le palais de l’Électricité du Champ-de-Mars, clous de l’Exposition universelle de 1900, comme la tour Eiffel l’avait été de celle de 1889.
Ces 12 images sont issues de la série Les trente-six vues de la Tour Eiffel. Développée sous forme de gravures sur bois au moment de la construction de la tour Eiffel (1887-1889), finalement exécutée en lithographie en utilisant pas moins de cinq matrices, cette série d’estampes en douze couleurs tirée à 500 exemplaires sur papier vélin est achevée en 1902, soixante-dix ans exactement après son modèle révéré, les Trente-six vues du mont Fuji de Katsushika Hokusai (1760-1849). Henri Rivière (1865-1951), peintre, graveur, illustrateur et ancien directeur artistique du théâtre d’ombres du Chat noir, célèbre cabaret de Montmartre, y déploie sa passion japonisante et sa maestria technique en multipliant cadrages, angles de vue et atmosphères. La réalisation de cet élégant in-quarto oblong (235 × 290 mm) est l’œuvre conjointe de son éditeur favori, l’imprimeur Eugène Verneau (1853-1913), du graphiste et poète George Auriol (1863-1938) et du critique d’art et fondateur du Rire Arsène Alexandre (1859-1937), qui dans son prologue qualifie drôlement la tour Eiffel de « grande baguette à suspendre les kakémonos ».