"Thomas demeura lire dans sa chambre. Il tait assis sur une chaise de velours, les mains jointes au dessus de son front, les pouces appuys contre la racine des cheveux, si absorb qu'il ne faisait pas un mouvement lorsqu'on ouvrait la porte. Ceux qui entraient se penchaient sur son paule et lisaient ces phrases : " Il descendit sur la plage : il voulait marcher. L'engourdissement gagnait aprs les parties superficielles les rgions profondes du coeur. Encore quelques heures et il savait qu'il s'en irait doucement un tat incomprhensible sans jamais connatre le secret de sa mtamorphose. Encore quelques instants et il prouverait cette paix que donne la vie en se retirant, cette tranquillit de l'abandon au crime et la mort. Il eut envie de s'tendre sur le sable : las et informe, il piait le moment o allait paratre la premire agonie de sa vie, un sentiment merveilleux qui doucement le dlierait de ce qu'il y avait de raidi dans ses articulations et ses penses. Il vit que tout en lui prparait le consentement : son corps commenait se dtendre ; ses mains ouvertes s'offraient au malheur ; ses yeux mi-ferms faisaient signe au destin ".
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