本書按照起草或首次出版的年代順序,收錄史蒂芬‧茨威格的長篇小說和中短篇小說。在這本文集中還加入作者的自傳、個人對於二十世紀上半的想法及他兩部未完成的小說Clarissa和Ivresse de la metamorphos。
Au sommaire de cette edition figurent toutes les nouvelles connues a ce jour, dans l’ordre de leur redaction ou de leur premiere publication. Ce corpus est complete par l’unique roman de Zweig publie de son vivant, Impatience du c?ur – celebre en France sous le titre La Pitie dangereuse – et par ses deux romans inacheves, Ivresse de la metamorphose et Clarissa, qui revelent un Zweig s’essayant a une ecriture nouvelle, plus soucieux des facteurs sociaux et des consequences morales de la Grande Guerre. A ces fictions s’ajoutent deux ouvrages de nature egalement narrative, sinon fictionnelle : d’une part les miniatures historiques reunies (en plusieurs etapes) sous le titre Sternstunden der Menschheit, Grandes heures de l’humanite ; de l’autre, Le Monde d’hier, temoignage personnel sur la premiere moitie du XXe siecle, somme autobiographique qui se presente comme la necrologie d’une Europe disparue ou en train de disparaitre, celle qui fut le cadre de l’existence de Zweig et d’une bonne part de ses fictions. La popularite planetaire de l’?uvre de Zweig doit sans doute beaucoup au regard d’anthropologue etonne et curieux que porte l’ecrivain sur ce ?monde d’hier?. Les evenements de sa vie personnelle coincident avec les dates charnieres d’un siecle tristement memorable ; il a vingt ans ou presque en 1900, il assiste en temoin a la Premiere Guerre mondiale, ses livres sont jetes sur les buchers des 1933, on lui interdit de publier en Allemagne puis en Autriche, et il partage, sans la deportation ni l’extermination, mais dans l’exil, l’existence persecutee des juifs d’Europe. Son ?uvre projette sur ce monde stupefiant de nouveaute l’effarement de l’enfant d’un univers disparu. Il reste jusqu’a la fin le citoyen nostalgique de l’Empire austro-hongrois : bien eleve, affable, attentif aux formes, ecrivant tout d’une plume appliquee, gardant vivante dans la plupart de ses nouvelles la memoire d’un monde magnifie par la catastrophe de celui qui l’a brutalement aboli et supplante. Ses lecteurs le devinent sensible, attentif, melancolique et passionne, capable de fantaisie et d’aventures, mysterieusement intelligent, secret, parfois meme inquietant. Il apparait comme par essence retif aux revolutions, il resiste aux ruptures, aux depassements, a la negativite – mais il les percoit et donne a percevoir dans ses livres. Il eut trop de succes pour n’etre pas critique. Son exces de notoriete s’accompagne parfois d’un deni de grandeur. Il n’est pas facile d’etre le contemporain de Rilke, Kafka, Musil, Schnitzler, Joseph Roth, Hermann Broch… Mais, quelque jugement que l’on porte sur elle, son ?uvre de fiction ne fut jamais un simple divertissement. Plus qu’ailleurs s’y revele son etre libere du regard d’autrui, ambigu, contradictoire, authentique. Qui ne verrait en Zweig qu’un auteur a succes passerait a cote d’un phenomene unique, auquel cette edition voudrait rendre justice.
Ecrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien, Stefan Zweig (1881-1942) etudie la philosophie et rejoint le mouvement d'avant-garde Jeune Vienne. Il publie son premier recit, Dans la neige, en 1901. Jusqu'en 1914, il multiplie les voyages tout en poursuivant ses activites d'ecriture. Dans l'entre-deux-guerres, il defend la cause pacifiste aux cotes de Romain Rolland. En 1934, inquiete pour ses origines juives, il s'exile a Londres, puis au Bresil. En 1942, desespere par les victoires des nazis et de leurs allies, il se suicide en compagnie de son epouse.
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