Contrairement au bouddhisme, diffusé dans le monde entier, le taoïsme reste peu connu en Occident, sinon par le biais de ses pratiques corporelles tel le Tai Chi (taiji) ou par des traductions trop souvent déformées du célèbre Daodejing ou Tao Te King, le " Livre du Dao et de sa Vertu " attribué à Laozi (Lao Tseu). Le taoïsme est indissolublement lié à la culture chinoise, savante mais aussi populaire. Les premiers textes taoïstes connus apparaissent vers le Ve siècle avant notre ère, issus de cultes et de mouvements divers qui en viennent progressivement à former l'une des trois religions officielles, avec le bouddhisme et le confucianisme. En écartant les préjugés et les fantasmes sur les sagesses orientales, supposées radicalement différentes de notre propre expérience, Vincent Goossaert et Caroline Gyss montrent que le taoïsme, comme les autres grandes religions mondiales, est un ensemble cohérent, élaboré au cours de quelque 2 500 ans et plus que jamais vivant aujourd'hui. Il intègre à la fois une dimension mystique et individuelle, une description de l'univers, des règles morales et une vision de la société, une liturgie et des rituels, des sanctuaires et des arts - musique, peinture, calligraphie.
Vincent Goossaert est historien des religions, directeur de recherche au CNRS et directeur-adjoint du " Groupe Sociétés, Religions, Laïcités " (GSRL, EPHE-CNRS). Il est l'auteur de L'Interdit du boeuf en Chine. Agriculture, éthique et sacrifice (Collège de France, Institut des hautes études chinoises, 2005), The Taoists of Peking. A Social Nistory of Orhan Clerics Harvard University Press, 2007) et The Religions Question in Modern China (University of Chicago Press, 2010). Caroline Gyss est historienne de l'art, spécialiste de l'art religieux de la Chine moderne. Elle est chargée de recherche au CNRS et membre du GSRL. Elle est l'auteure de La Vie et 1'oruvre de Huang Gongwang Collège de France, Institut des hautes études chinoises, 1954 et d'articles sur l'art chinois et sur le panthéon houddho-taoïste de la Chine des Song aux Qing.
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