Au lendemain de la
guerre, la famine sévit à Taïwan. En échange de quelques livres de viande, la
famille Lin unit Lin Shi au lubrique bouclier de Chencuo. Les voisins ironisent
: c'est fort d'être parvenu à troquer le maigre
corps de la jeune fille contre des kilos et des kilos de viande. Jalousée pour
les avantages alimentaires qu'est censée lui procurer sa situation, Lin Shi
supporte stoïque les tortures que lui inflige son époux, Chen-le-tueur-de-porcs.
Mais jusqu'où résistera-t-elle ? Placé sous le signe de la mort et de la
fatalité, Tuer son mari joue sous nos
yeux une tragédie moderne : l'histoire d'une soumission et d'une révolte. Tendu
comme un piège, ce roman emprisonne ses lecteurs, comme son héroïne, dans une
spirale infernale. L'idéogramme d'un crime.
Agée de cinquante
et un ans, Li Ang a longtemps milité en faveur de l'indépendance de Taïwan et de
la libération sexuelle. Tuer son mari, son premier roman, a obtenu en 1983
l'équivalent taïwanais du Goncourt. Elle a depuis publié un second roman, Le
Jardin fourvoyé. Elle vit à Taipei.
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